L'atoll des bateaux perdus by Arnaud G.J

L'atoll des bateaux perdus by Arnaud G.J

Auteur:Arnaud,G.J [Arnaud,G.J]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA (1997)
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE XVII

Malgré l’heure tardive, trois heures du matin, ils furent invités dans l’entrepont d’un ancien vaisseau de haut bord difficile à identifier car il s’était enfoncé dans le lagon de plusieurs mètres. On sortit des bouteilles très anciennes d’alcool et de vin, et tout l’équipage, à l’exception des marins qui veillaient à bord, se trouva convié.

Les dirigeants du clan du Mandarin étaient un triumvirat d’Eurasiens descendant des marins de cette jonque venue autrefois à Fantom-Harbor. Le chef s’appelait Régis et c’était un homme d’une trentaine d’années au regard vif et intelligent. Il écouta le récit de Graziela en fixant Ugo tout le temps. Melchior, lui, se congratulait avec des amis, un verre à la main, tandis que Paulus, sur son ordre, restait en cabine, veillant sur la dynamite. Quelqu’un alla le chercher dès qu’Ugo eut assuré qu’il n’y avait plus aucune raison de montrer une telle méfiance, que le charbon et les vivres seraient débarqués comme convenu.

Lewis Santander, le grand-père, se tenait à côté de lui et, profitant d’un moment où Ugo se trouvait seul, il lui demanda des nouvelles du monde. Surpris, le capitaine lui fit brièvement un résumé des derniers bouleversements.

— Je suis venu ici à bord d’un vapeur mixte en 1890 à la suite d’une mutinerie. Vous savez, je n’étais pas un petit saint à cette époque.

— Je ne le suis pas non plus.

Le petit vieux rigola et lui enfonça son coude osseux dans les côtes.

— Je m’en doute. On trafiquait des marchandises interdites.

— Orson était votre ami ?

— Oui, un autre vaurien qui a réussi à filer mais m’a envoyé un message voici quelques années, me disant que si j’avais un jour l’occasion de venir à Adélaïde il était prêt à m’aider. Mais je ne veux pas quitter cet endroit, je suis trop vieux, et je n’ai pas envie d’aller en prison, ou, pire, d’être pendu.

— Il doit y avoir amnistie ou prescription.

— Je crains que non, murmura Santander. Moi, je mourrai ici, mais je voudrais que ma petite-fille et ses frères vivent dans le monde actuel. J’avais épousé une Eurasienne et j’ai eu un fils, leur père.

— Ils n’ont plus leurs parents ?

— Morts il y a deux ans, tous les deux tués par les Capitans. Ils portent tous mon nom. Nous avons un état civil, nous sommes bien organisés et sans les Capitans nous pourrions laisser nos enfants quitter cet endroit maudit.

— Un jour viendra où cet îlot sera découvert. Un État enverra sa marine.

Plus tard il demanda :

— En quoi les Capitans sont-ils un obstacle puisque votre petite-fille a pu rejoindre l’Australie avec ses deux frères ?

— Les Capitans détiennent un bateau récent, dans lequel tous ceux qui le désirent pourraient partir. Un vapeur qui n’a qu’une dizaine d’années et fut capturé par surprise au large de l’île de Pâques. Les Capitans restent des pirates, assoiffés d’or mais surtout de cruauté et, pourquoi le cacher, de femmes. Ils attaquèrent un petit paquebot de croisière où ne se trouvaient que des gens riches et de belles femmes.



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